L’accès à l’information, c’est comme l’accès à l’eau potable
En effet, l’information est pour la société
humaine ce qu’est l’oxygène pour le corps humain. Peut-on imaginer un seul
instant un être humain privé d’oxygène ? Imaginons alors une société sans
information, quel désastre !
Au fait, la question de l’accès à
l’information se pose avec acuité dans ce pays (RD Congo) qui doit faire face à moult défis, notamment la paix, le développement, la cohésion des cœurs et des
esprits. Mais alors, que faire pour que l’information, cette denrée vitale,
atteigne efficacement toutes les couches de la population ?
Personnellement, je crois qu’il faut
agir sur deux tableaux, à savoir : le destinateur et le destinataire.
En ce qui concerne le
destinateur, il y a deux cas. Celui du profil et celui de la qualité de
l’acteur qui collecte, traite et diffuse l’information. A-t-il la formation
voulue ou n’est-ce qu’un « mouton noir » ? S’il a la formation
nécessaire, c’est rassurant. Si ce n’est qu'un mouton noir, le danger nous guette, car le journalisme est un art qui ne saurait être exercé
par n’importe qui. Cette spécialité s’apprend dans les écoles de journalisme.
Comparaison n’est pas raison,
mais elle devrait être raison si l’on se réfère au domaine de la médecine ou
des bâtiments, ponts et chaussées où il n'y a pas de place pour les charlatans et les apprentis sorciers. Cela devrait
aussi être le cas pour le noble art d’informer où l’on devrait pousser à fond
sur le levier de la formation des communicateurs de qualité, pétris dans les
moules de bonnes écoles comme l’Ifasic (1ère institution de
formation des journalistes en Afrique centrale).
tout devrait être mis en oeuvre, me semble-t-il, pour permettre à cette institution de continuer à mettre sur le marché les communicateurs
qu’il faut pour relever le défi.
Pour ce qui est du
destinataire, là aussi il y a deux cas. L’accès à l’information suppose la
capacité de recevoir ou de décoder les messages. Regardons-nous dans les yeux.
Avec l’évolution de notre système éducatif, combien savent ou peuvent lire un
journal? Combien peuvent se permettre de s’acheter un journal ou de payer les
mégabytes qui peuvent donner accès à l’autoroute de l’information ? Face à
l’épineux problème de l’accès à l’électricité, combien peuvent suivre
régulièrement les médias audiovisuels ? Comme on le constate,
l’alphabétisation, le pouvoir d’achat, les conditions matérielles risquent de
s’inviter au débat.
En définitive, l’accès à
l’information est une question aussi cruciale que l’accès à l’eau potable. Occupons-nous
en sérieusement, sinon c’est elle qui va s’occuper de nous.
Léon Mukoko
Léon Mukoko
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